Attablé dans un café de Ménilmontant, Cyril Mokaiesh revendique l’adage d’Oscar Wilde : «Soyez vous-même, les autres sont déjà pris.» Ancien tennisman de haut niveau, il a troqué les courts pour la scène, traçant depuis 2011, avec le coup d’éclat de «Communiste», une trajectoire singulière dans la chanson française. Passionné, citoyen engagé et voix de sagesse, il explore «la cartographie d’un monde intranquille» tout en cherchant «les éclaircies et les raisons d’y croire».
Le premier single de son huitième album à paraître s’ouvre sur une citation de Vincent Lindon : «Je fais de mieux en mieux un métier que j’aime de moins en moins.» Entre lucidité et autodérision, il y dépeint les vents contraires de l’époque «celle des influenceurs, des bonimenteurs et des algorithmes» avant de transformer le désenchantement en vitalité artistique.
Après plusieurs projets collectifs «Paris-Beyrouth» (2020), «Dyade» (2021) et un hommage à Georges Moustaki («Le temps de vivre», 2023) Mokaiesh revient à l’intime, fidèle à sa devise : «Écrire pour ne pas finir sec, aigre et pédant.». Inspiré par Anne Sylvestre, il rappelle que l’essentiel demeure «le chemin, pas la destination.».